Felix Hernandez, la photo miniature

Felix Hernandez est un photographe, graphiste et artiste numérique basé dans la ville de Cancun, au Mexique. Il dirige l’agence de création « Project Matatema » ainsi que le studio de photographie « Hernandez Dreamphography », où il développe des projets créatifs pour des marques nationales et internationales comme Audi Germany, Audi Middle East, Volkswagen, Nickelodeon, Wilson, Mattel.

Le travail de Felix Hernandez a été publié dans des magazines tels que Retouched Magazine, Docma Germany, Digital Camera, Digital Photo, DSLR Photography, Good Light Magazine, « A » Design, Cuartoscuro, entre autres, ainsi que dans des médias numériques tels que Fstoppers, Petapixel, Wired, 500px, Phlearn, DIY Photography, Retouching Academy, Daily Mail, El Pais, and Bored Panda, Adobe Creative Magazine, etc…

Felix a également été juge aux Handam International Photography Awards (HIPA) à Dubaï ainsi qu’au Art Directors Club de New York (ADC Awards). Il donne des conférences et des ateliers dans le monde entier, des webinaires avec Adobe Amérique latine et des tutoriels en ligne avec Domestika.

Les miniatures de Felix Hernandez

On peut dire que des fragments de l’imagination de l’artiste ont pris vie. Felix Hernandez crée des mondes réalistes et miniatures à l’aide de quelques accessoires complexes et avec une touche artistique. Aujourd’hui, nous regardons quelques plans des coulisses et discutons avec l’artiste de son travail.

« Ce qui est vraiment cool, c’est de faire tout ce qu’on peut en caméra. Pour les scènes de neige, j’utilise de la farine de blé. Pour les scènes de désert, j’utilise de la farine de maïs. Pour l’atmosphère, j’ajoute de la fumée. Pour la pluie, je pulvérise de l’eau. Pour les gouttelettes, j’ajoute du sirop de maïs. »

Permettez-moi de vous faire découvrir quelques-unes des créations exceptionnelles de Felix.

Felix Hernandez interview

Vos images sont très artistiques, comment une formation en graphisme vous a-t-elle aidé dans vos recherches créatives ?

Pour moi, être graphiste avant d’être photographe m’aide beaucoup… parce que la façon dont on m’a appris à penser, à voir ou à chercher toujours un « angle » ou un point de vue plus créatif. Aussi parce que dans le design graphique, on apprend à saisir une idée ou un concept et à lui donner vie d’une manière que tout le monde peut comprendre de façon simple, et bien sûr en apprenant le côté technique de l’art numérique et de la post-production.

Qu'est-ce qui vous inspire pour créer vos images ?

Presque tout ce qui m’entoure m’inspire, mais l’essentiel de mon inspiration vient de mes rêves. Nous dormons un tiers de notre vie, alors pourquoi ne pas utiliser ce temps pour faire quelque chose. Les rêves agissent comme un mélange d’idées, votre journée commune, vos peurs et vos désirs. Vous pouvez arriver à les « programmer » d’une certaine manière pour trouver de grandes idées. Les rêves sont comme un voyage fantastique que vous faites chaque nuit.

Combien de temps durent vos séances de photos et quel est votre processus de création ?

Il peut s’écouler un jour ou un mois pour les produire, tant sur le côté technique et productif, que sur les idées qui prennent elles parfois plus de temps.

Mon processus est presque le même pour les projets commerciaux ou personnels. J’ai une idée ou un brief… Je fais quelques recherches à ce sujet, puis j’emmène toutes ces informations dans mes rêves où elles se mélangent normalement avec d’autres choses de qui je suis… Puis peut-être qu’après 3 ou 4 jours, je trouve une « idée créative ». Cette idée créative, je dois la modifier pour qu’elle soit plus terre à terre et que tout le monde puisse la comprendre. Ensuite, je commence à planifier comment je vais la réaliser. Puis je commence à me fournir/ à construire tous les matériaux ou objets dont j’aurai besoin. Ensuite, je vais au studio, je tourne et ensuite je m’occupe de la postproduction. Et c’est tout.

Que faites-vous lorsque vous vous heurtez à un mur au cours de votre processus de création ?

Normalement, je change de projet et, quelques heures ou quelques jours plus tard, j’y reviens. Mais parfois, il s’agit simplement de briser le mur, et cela signifie ne pas abandonner et repousser ses limites. Je commence à gribouiller ce qui me vient à l’esprit, n’importe quoi, juste ce qui me vient à l’esprit aide beaucoup. Ensuite, j’essaie d’organiser et de remodeler mes pensées volatiles. Et « voilà », comme par magie, elles apparaissent devant mes yeux. Un conseil : respirez, essayez d’approcher sous un autre angle et continuez à essayer.

Par exemple, si vous êtes au studio ou en tournage avec quatre ou cinq lumières et que quelque chose ne fonctionne pas, il suffit d’éteindre toutes vos lumières. Oubliez tous vos réglages d’éclairage. Il suffit d’allumer une lumière, de changer son angle, de tourner et de recommencer à construire à partir de là. La même chose peut s’appliquer aux poses du modèle, ou à votre cadrage / composition, etc.

Vous avez été très malin et créatif avec votre séance de photos sur la voiture Audi, comment votre projet a-t-il été accueilli ?

Le projet a été très bien accueilli. Il a été réalisé comme il se doit. Les clients étaient très satisfaits des résultats et moi aussi.

Quelle est votre photo préférée de toutes celles que vous avez prise et pourquoi ?

Difficile à dire, mais je pense que c’est Inner Journey. Je voulais faire cette image d’une vieille voiture apparemment abandonnée (minibus VW) au milieu de nulle part. L’image est si simple dans son concept, et pourtant elle vous raconte une histoire ; une histoire qui peut être complétée par le spectateur et une image qui est dans notre inconscient collectif.

Mais en plus, je voulais créer cette image en utilisant des matériaux simples et un minimum d’équipement. Je voulais créer une déclaration : qu’il n’est pas nécessaire d’avoir des tonnes de matériel, un studio ou une caméra haut de gamme, etc. pour créer une grande image. Ce dont vous avez besoin, c’est d’imagination et du travail. Donc, l’approche technique pour cette image a été de la réaliser en utilisant seulement un flash LED, un appareil photo sur trépied, un mur blanc, une maquette, un peu de farine de blé et une table. Les grandes images ne sont pas créées avec du grand matériel, mais avec beaucoup d’imagination.

Que pensez-vous de l'avenir de la photographie et de l'art digital ?

Les choses deviennent intéressantes puisque la photographie et l’art digital sont désormais ouverts à presque tous ceux qui veulent y entrer. La technologie a beaucoup aidé, parfois de façon positive, parfois moins positive… Mais au final, je pense que la photographie et l’art digital ne sont que des outils au service de la vision créative. Donc à la fin, je pense que les idées sont ce qui compte le plus et ce qu’elles racontent.