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Tous les photographes, à tous les niveaux, ont un problème similaire. Comment savoir combien il faut dépenser pour acheter un appareil photo ?
Tout tourne autour d’une question évidente, à savoir de combien d’appareil photo vous avez besoin contre combien d’appareil vous voulez. La réponse à ces deux questions est très rarement la même.
Bien sûr, si l’argent n’était pas un problème, nous aurions tous des appareils photo grand format de 1000 MP avec autofocus télépathique et vidéo 16K. Et bien qu’aucun photographe sur Terre n’ait vraiment besoin de ces spécifications, cela ne nous empêcherait pas de les réclamer.
Mais, si vous vivez de la photographie, vous apprendrez qu’en dépensant trop d’argent pour l’équipement, vous risquez de faire rapidement faillite. Même si vous ne gagnez pas votre vie grâce à la photographie, si vous dépensez plus pour votre passe-temps que pour l’éducation de vos enfants, vous risquez, à juste titre, de ne plus avoir de chambre à coucher et de dormir sur le canapé.
Examinons donc quelques scénarios et essayons de déterminer quand il est juste de dépenser beaucoup et quand il est juste de dépenser raisonnablement. Comme chaque photographe est différent, je ne peux pas donner de chiffre précis, pour acheter un appareil photo, qui soit sensé pour tout le monde. Comme pour la plupart des choses dans la vie, le montant correct à dépenser pour acheter un appareil photo est tout à fait relatif.
C’est pourquoi j’ai divisé cette question en quatre types de photographes, car l’approche de la dépense sera différente pour chacun d’entre eux. Ces catégories sont purement pour cet article et sont intentionnellement simplistes. Il est évident que vous aurez votre propre situation unique et que vous pourriez très bien couvrir plusieurs de ces catégories simultanément. Mais, comme je ne vous ai jamais rencontré, je ne peux pas approfondir votre cas spécifique. Personnellement, j’ai été chacun de ces photographes à un moment donné de ma vie. Les situations changent. Alors, considérez-les plutôt comme des lignes directrices très souples, que vous pouvez adapter à vos propres besoins pour acheter un appareil photo.
Dans ce premier cas où on ne vit pas de la photographie. Vous prenez des photos parce que vous aimez ça. Mais vous avez fait ce qu’il fallait et vous avez suivi les conseils de vos parents et êtes devenu médecin, ce qui vous a permis de vivre sans vous soucier de choses comme les droits de licence, les négociations avec les clients et les projections de bénéfices. C’est une bonne chose pour vous. Vous êtes probablement le photographe le plus heureux de cette liste.
Vous êtes également libéré de l’exigence selon laquelle acheter un appareil photo doit être considéré comme un investissement. Un investissement, par définition, est une dépense d’argent avec l’espoir de générer un revenu plus important en retour. Cependant, vous n’êtes pas inquiet au sujet des recettes. Vous voulez simplement prendre les meilleures photos possibles, que vous partagerez avec vos amis et votre famille. Il est peu probable que vous imprimiez vos photos. Peut-être aimeriez-vous accrocher un tirage chez vous, mais vous n’avez pas besoin de prévoir d’exposer vos œuvres au Musée d’art moderne. Mais vous voulez quand même acheter un appareil photo qui vous donne d’excellentes images. Alors, combien devriez-vous dépenser ?
Cela dépendra, bien sûr, de vos revenus. Si vous gagnez un salaire net à six ou sept chiffres par an, il est probable que vous puissiez vous permettre d’acheter à peu près n’importe quel appareil photo. Mais, si vous êtes comme la plupart des gens, vous tirerez probablement votre argent pour acheter un appareil photo de la même façon que celle où vous tirez votre argent pour partir en vacances ou acheter des cadeaux de Noël.
Dans ce scénario, je vous suggère de toujours commencer par des appareils photo de taille APS-C. Personnellement, je possède un certain nombre d’appareils photo Fujifilm équipés de capteurs de taille APS-C. Mais il y a plusieurs marques sur le marché, de Sony à Nikon, chacune ayant sa propre offre dans ce domaine.
Alors que de nombreux photographes en pleine croissance considèrent inconsciemment le plein écran ou même le moyen format comme le Saint Graal en matière d’appareils photo, la vérité est que les appareils de taille APS-C sont plus que capables de produire de superbes images. J’ai commencé ma propre carrière avec un Nikon D200 de 10 mégapixels. La netteté, le bokeh, la science des couleurs et tous les autres mots scientifique que vous avez entendus peuvent être générés à partir d’un appareil photo à capteur de recadrage. Et pour beaucoup moins d’argent. Mieux encore, puisque les boîtiers ont tendance à coûter moins cher, les accessoires qui vont avec ces appareils coûteront aussi beaucoup moins cher. Ainsi, vous pouvez souvent remplir un kit complet, avec un boîtier et plusieurs objectifs, peut-être même un ou deux flashes. Et cela pour à peu près le même prix que vous paieriez probablement pour un boîtier plein cadre de classe moyenne et un objectif solide.
Si vous n’êtes pas gêné par le besoin de gagner de l’argent avec votre appareil photo, cela signifie également que vous ne gagnerez pas d’argent avec votre appareil photo. Il n’y a donc que de l’argent qui sort et pas d’argent qui rentre. Il est donc logique de dépenser moins.
Quand on a demandé au président de Fujifilm pourquoi la société ne produisait pas de caméras plein format, il a répondu que c’était parce que l’APS-C était « assez bon ». Et bien que je ne sois pas tout à fait prêt à dire qu’il n’y a pas d’avantages aux appareils plein format, je dirai qu’après avoir shooté à plusieurs reprises avec des appareils APS-C, le plein format et moyen format ont des avantages. Les matériels plus coûteux résident généralement dans la commodité, la conception et le flux de travail, par opposition à la simple qualité d’image. C’est encore plus vrai si nous disons que notre amateur n’imprimera probablement jamais son travail et qu’il le visualisera surtout sur un écran d’ordinateur ou même simplement en le faisant défiler sur un iPhone.
À bien des égards, le passionné partage beaucoup de traits communs avec l’amateur. Pour les besoins de cette discussion, nous dirons qu’il ou elle est plus qu’un amateur avancé. Il a suffisamment goûter à la photographie pour prendre conscience qu’il aimerait en faire une carrière plutôt qu’un simple passe-temps. Il n’a pas encore compris tout l’aspect commercial des choses. Peut-être a-il déjà réaliser un ou deux shootings rémunérés, mais il n’a pas encore trouvé comment générer un revenu suffisant et régulier pour quitter son travail.
Pour ce photographe, je suggère de rester dans le domaine des capteurs APS-C. À ce stade, vous pouvez commencer à imprimer votre travail sous la forme d’un portfolio. Mais il est peu probable que vous ayez besoin d’une résolution ou d’une taille de capteur suffisante pour photographier un panneau d’affichage sur Les Champs Élysées. Vous y arriverez, mais vous n’y êtes pas encore. Et, même si Chanel vous appelait demain pour vous confier une telle mission, vous pourriez toujours louer un appareil photo plus grand pour le travail.
Il y a un argument à faire valoir pour passer au plein écran à ce stade de votre carrière. Si vous allez travailler professionnellement, il est plus que probable que vous vous retrouverez un jour en plein format. Mais si vous décidez de vous lancer dans le plein format à ce stade précoce, je vous suggère quand même de limiter votre investissement à des boîtiers moins coûteux et à un nombre de mégapixels moins élevé.
Pourquoi ? C’est simple. À ce stade de votre carrière, vous n’avez absolument aucune idée de la spécialité dans laquelle vous allez vous retrouver. Un photographe de mariage a besoin d’un ensemble d’outils complètement différent de celui d’un photographe publicitaire. De même, un photographe de portrait aura besoin d’un ensemble d’outils différent de celui d’un photographe d’architecture. Pour l’instant, vous n’avez pas encore trouvé votre place sur le marché. Il n’est donc pas logique de dépenser tout votre capital d’amorçage dans des appareils qui, après deux ou trois ans de développement de carrière, pourraient être complètement inutiles à votre démarche. Il est plus sage à ce stade de votre carrière d’acheter un appareil photo peu cher et de dépenser plutôt votre argent à développer votre savoir-faire. Investissez votre argent dans des workshops et des formations en ligne afin de pouvoir à la fois construire votre book et mieux comprendre ce qui anime votre passion de façon créative.
Quelque chose à l’extrémité supérieure de l’APS-C, comme le Fujifilm X-T3, ou à l’extrémité inférieure du full frame, comme le Sony a7 III, serait probablement le bon équilibre entre qualité et investissement, encore mieux si vous pouvez trouver un de ces systèmes utilisés. Ce sont d’excellents appareils photos capable de produire des perles. Pourtant, aucun de ces systèmes ne vous empêchera de faire les investissements stratégiques nécessaires pour passer du statut de « passionné » à celui de professionnel à plein temps.
Je vais aborder les deux prochains types de photographes dans la même section. Techniquement, on pourrait les appeler tous les deux « photographes commerciaux« , mais ils servent des marchés très différents. Et il existe des différences essentielles dans leurs modèles d’entreprise, ce qui influera sur le montant des dépenses en équipement.
Pour les besoins de cette discussion, j’utilise le terme « photographe au détail » pour désigner un photographe qui fournit des services directement à l’utilisateur final. Ainsi, dans ce cas, je me réfère aux photographes de mariage, aux photographes de portraits de famille, aux photographes de portraits d’acteurs, ou à toute personne dont les clients sont également les sujets et les utilisateurs finaux des images créées pendant la session.
Ils diffèrent de ce que j’appellerais le photographe de marque d’une manière très importante. Dans une transaction au détail, le client paie pour votre temps afin de produire une image d’eux. Si vous faites des ventes de tirages de suivi, il peut aussi payer pour des produits annexes. Mais, en général, ce ne sont pas des acheteurs qui passent beaucoup de temps à penser à la photographie. Ce ne sont pas des gens qui font carrière dans le domaine de la photographie. Et ils ne souhaitent pas devenir modèle pour photographe. Ils ont un besoin : obtenir de superbes photos pour les aider à se souvenir de leur mariage, et après la séance, ils continueront à vivre leur vie sans penser à nouveau à la photographie ou du moins jusqu’à ce qu’ils aient besoin d’une séance de photographie pour un nouveau-né.
Le « photographe de marque », qui est ma propre entreprise, fournit des services interentreprises. Les sujets qu’il ou elle photographie ont peu de chances d’être les clients eux-mêmes. Le photographe de marque est plutôt engagé pour créer des images qui représentent la marque du client. Le plus souvent, le photographe de marque engage des mannequins, sécurise les lieux et fournit non seulement des images, mais aussi une production complète comprenant tout, des images finales aux traiteurs sur le plateau.
Son client sera une entreprise et travaillera avec des employés de l’entreprise avec des intitulés comme acheteur d’art, producteur d’art ou directeur créatif. Leurs clients s’intéressent à la photographie. Le représentant du client avec lequel vous travaillerez trouvera très probablement que son travail dépend de sa capacité à trouver le meilleur photographe pour le poste. Et contrairement, par exemple, à la prise de vue d’un acteur, les ressources requises pour chaque mission varient considérablement en fonction des besoins du client. Un client peut avoir besoin d’une galerie d’images pour les médias sociaux. Un autre peut avoir deux millions de dollars à dépenser pour une poignée d’images de héros et une campagne de cinéma. Dans ce modèle commercial, vos clients ne viennent pas vous demander un pack photographique prédéfini où une taille unique convient à tous. Au contraire, ils viennent vous voir pour une offre hautement personnalisée, chaque article étant dicté par leur cahier des charges spécifique. Dans ce scénario, il est moins probable que vous vendiez des biens matériels comme un tirage. Il est plus probable que vous accordiez une licence de votre propriété intellectuelle au client pour qu’il l’utilise et commercialise ensuite ses propres biens matériels au public.
Le photographe de détail et le photographe de marque font tous deux payer la photographie. Mais les attentes du produit et du client sont différentes. Il est important de le comprendre, car cela vous aidera à déterminer combien vous devez investir dans votre équipement. Et comment vous récupérerez cet investissement.
Cela commence par le fait qu’en tant que photographe de marque, vous fournissez un produit personnalisé et unique pour une mission très spécifique, il n’est pas raisonnable de penser que vous possédez personnellement chaque pièce de l’équipement photographique. Bien sûr, j’ai un appareil photo dans mon bureau. Mais je n’ai pas un appareil Leica S exposer dans le salon. Je n’ai pas non plus de Leica S de secours au cas où le premier tomberait pendant le shooting. Evidemment que je ne possède pas ces choses. Donc, quand j’inclus un appareil photo dans un budget (pour le louer), mes clients ne sourcillent pas. Et même parfois ce sont eux qui choisissent l’appareil photo et le loue, mais c’est pour une autre discussion.
Dans mon propre modèle économique, posséder ces appareils photos serait d’autant plus ridicule, parce que ce ne sont pas des appareils photos dont j’ai besoin pour toutes mes missions. Souvent j’écris sur la façon dont je passe du moyen format au plein format, lorsque je prends des photos pour mes clients. Certains clients ont besoin des avantages qu’offre le moyen format. D’autres ont des budgets très limités et sont plus qu’heureux que je photographie la campagne avec mon Nikon D850. Là encore, certains clients ont des besoins spécifiques. Le travail du photographe en gros consiste à adapter son produit à ces besoins spécifiques.
Dans la plupart des cas, le photographe de marque le fait en répercutant le coût de l’équipement sur son client sous la forme du poste d’équipement inclus dans son offre. Vous pouvez procéder de deux manières. Vous pouvez louer l’appareil photo dont vous avez besoin auprès d’une société de location sur une base journalière et inclure ensuite le coût de la location dans le budget. Ainsi, le client vous paie, vous payez la société de location et vous atteignez le seuil de rentabilité sur cette mission. Il n’y a pas de mal à faire cela.
Ou, s’il s’agit d’acheter un appareil photo à l’avance que vous allez utiliser fréquemment, puis le proposer à la location. C’est plus risqué, car si vous n’enregistrer pas suffisamment de réservation de votre appareil photo, vous vous retrouverez avec une perte financière. Mais cela peut être bénéfique, car le fait d’avoir l’appareil photo sur vous à plein temps peut vous permettre de mieux connaître votre matériel. Ainsi vous serez bien entraîné le jour de la mission.
Acheter un appareil photo peut également vous procurer une source de revenus potentielle. Si vous planifiez correctement et si vous avez suffisamment d’emplois potentiels où vous pourrez louer votre appareil photo à vos propres productions, vous avez la possibilité de récupérer votre investissement initial. Après cela, chaque fois que vous louerez votre matériel à votre production, vous réaliserez tous les bénéfices. Donc, en fait, vous gagnerez de l’argent en dépensant de l’argent.
Bien sûr, trouver le montant exact à dépenser pour un appareil photo afin de s’assurer qu’elle finira par faire des bénéfices est une compétence développée au fil des années et des années de pratique et d’apprentissage de la réalisation de projections financières précises. Même un photographe expérimenté manquera à l’appel de temps en temps. Mais l’objectif est d’investir dans un appareil à un niveau tel qu’il sera rentable ou du moins qu’il rapportera suffisamment en location pour compenser largement l’investissement initial.
Mais qu’en est-il du photographe de détail ? Essayez d’expliquer à un acteur pourquoi il y a un appareil photo facturé pour sa séance de shooting, cela ne se passera probablement pas bien. Pour une raison quelconque, le public semble avoir l’impression que les photographes reçoivent tous leur matériel à la naissance et que nous ne prenons des photos que pour le plaisir. Alors, pourquoi aurions-nous besoin de récupérer notre investissement ?
Mais ce n’est pas parce que le photographe détaillant ne va pas nécessairement inclure le coût de son matériel sur la facture que l’on n’a pas à en tenir compte dans la façon dont on fixe le prix de ses services. Le photographe doit toujours récupérer l’investissement initial qu’il a fait dans son appareil photo. Et, tout comme le photographe en gros, le photographe au détail doit baser ses achats d’appareils photo sur le nombre prévu de clients qu’il aura, les frais payés par chaque client et le nombre de séances qu’il devra réaliser pour récupérer son investissement.
Donc, pour donner quelques exemples très simples avec des chiffres complètement irréalistes qui nous faciliteront les calculs, considérons deux situations.
Dans le premier scénario, Marc réalise des portraits de famille. Marc demande 10€ par séance. Je vous avais dit que les chiffres seraient irréalistes. Il suffit de suivre les calculs… Si l’appareil photo de Marc coûte 100 €, il faudrait 10 séances avant que Marc n’atteigne le seuil de rentabilité. Bien sûr, cela ne tient même pas compte des lumières, des ordinateurs, du transport aller-retour, du marketing et de tout ce qui entre dans la gestion d’une entreprise.
Donc, si Marc doit réserver 50 sessions cette année, ses revenus seraient de 500 dollars. Son appareil photo représenterait donc 20 % de ses revenus. S’il prévoyait d’utiliser cet appareil sur deux ans, et que tout était identique, cela représenterait 10 % de ses revenus sur cette période. En fonction des autres dépenses, cela peut être trop ou à peu près correct. Idéalement, plus ce pourcentage est faible, mieux c’est, car cela permettra à Marc de rembourser l’appareil photo plus rapidement et de le protéger en cas de ventes plus lentes que prévu.
Maintenant, prenons l’exemple d’Amy… Amy réalise des campagnes publicitaires pour des sociétés de boissons non alcoolisées. Coca-Cola demande à Amy de créer une grande campagne pour eux, qui nécessitera de multiples publicités extérieures et un énorme panneau d’affichage qui sera visible sur les côtés des autobus urbains dans tout le pays. Pour ce faire, elle a décidé qu’elle devait utiliser un appareil moyen format Hasselblad. Disons que le boitier se loue 1 000 euros par jour ou peut être acheté pour 10 000 euros. Là encore, ces chiffres ne sont pas exacts.
Elle a deux choix. Si elle loue son matériel, elle facturera au client 1 000 € par jour de tournage à la fin du tournage et atteindra finalement le seuil de rentabilité. Elle prendrait peu de risques et pourrait placer ses propres 10 000 € sur un compte d’épargne.
Ou bien elle pourrait investir ses 10 000 € pour devenir elle-même propriétaire de l’appareil photo. Une fois qu’elle aurait réalisé dix campagnes de ce type, elle pourrait atteindre le seuil de rentabilité. Ses honoraires de création et ses autres sources de revenus proviendraient d’un autre client, donc nous n’avons pas nécessairement besoin de les compter dans cet exemple simplifié.
Mais une fois qu’elle a réservé ces dix emplois à ce rythme, disons qu’elle en réalise cinq autres. Elle aurait donc eu 15 shootings et facturé la prestation 1 000 € à chaque fois. Ce qui aurait porté les revenus du seul appareil photo à 15 0000 € contre un investissement de 10 000 €. Elle a donc fait des bénéfices. Mais, à l’inverse, si ces campagnes sont annulées, lui laissant seulement 5 au lieu de 15, elle court le risque de perdre de l’argent sur l’investissement initial.
Je pense que les exemples ci-dessus montrent clairement qu’il est impossible d’indiquer un nombre exact qui convienne pour acheter un appareil photo. Cela vaerie en fonction du photographe que vous êtes, ou que vous deviendrez. Ce que vous devez faire, c’est d’abord déterminer votre position dans le monde de la photographie et faire une projection personnelle du montant des revenus que vous pensez réellement générer avec votre matériel. À cette équation, il faut ajouter la durée de vie prévue de l’équipement. Si, par exemple, vous modernisez votre appareil photo tous les deux ans, alors l’appareil photo doit être rentabilisé en deux ans.
Vous devez également déterminer quelles sont les commodités qui vous permettront d’être plus efficace avec votre appareil photo. Le temps, c’est de l’argent. Ainsi, si un attribut spécifique d’une caméra vous permet d’économiser une heure de postproduction, cela peut également entrer en ligne de compte dans votre choix.
Maintenant, vous devez comprendre vos clients, leurs besoins et leurs attentes par rapport au produit final. Que vont-ils faire des images que vous créez ? Si vous allez sur le plateau avec un appareil photo moyen format ou un appareil de prise de vue (standard), le remarqueront-ils ?
Vous devez également examiner la structure globale de vos dépenses. Votre matériel doit-il vraiment représenter le plus grand pourcentage de vos dépenses annuelles ? Toute entreprise a besoin d’argent pour gagner de l’argent. Mais ne serait-il pas préférable de consacrer le vôtre au marketing ou à la constitution d’un portefeuille plutôt que d’acheter un appareil photo ?
Vous seul pouvez répondre à ces questions. Mais nous espérons que cet article vous donnera au moins quelques éléments à prendre en considération avant de faire votre achat. Je sais que j’ai fait des investissements intelligents au fil des ans, mais aussi des investissements vraiment stupides. Je suis sûr que ce n’est pas la dernière fois que je fais l’un ou l’autre. Mais, il est extrêmement important de penser que d’acheter un appareil photo pointus, ou un objectif avec une focale extraordinaire, est un investissement, qui générera des revenus d’abord et comme un jouet amusant ensuite. À moins, bien sûr, que vous ne soyez un amateur. Dans ce cas, amusez-vous et faites des folies. Ne me blâmez pas si votre conjoint cache les cartes de crédit la prochaine fois que la boîte extra-large de B&H se présente sur le pas de votre porte.
Christopher Malcolm est un photographe basé à Los Angeles, spécialisé dans le style de vie, le fitness et la publicité, qui photographie pour des clients tels que Nike, lululemon, Nordstrom et Penguin Random House.
